Chez nous, on ne saute pas au plafond quand on apprend une mauvaise nouvelle. Et, pour nous, c’en est une ! CAUSETTE va mal, très mal… « Encore ! », avons-nous envie de nous exclamer !
QUAND LE PIRE N’EST PAS CELUI QU’ON CROIT !
Enfin, en même temps, il ne faut pas exagérer, on ne va pas pleurer sur le sort de Grégory Lassus-Debat, le directeur de Causette ! On ne va pas s’en réjouir non plus, même si, en ce qui le concerne, le sourire nous vient spontanément aux lèvres ! Il faut dire que, nous aussi, on lui doit quelques mauvais moments, et on n’en a pas gardé un excellent souvenir !
J’avais lu, comme tout le monde, au printemps 2013 je crois, le sulfureux article de Causette intitulé « L’empire du mensonge ». Un article à charge contre Frédéric Truskolaski, un patron de presse qui a le culot de publier des magazines low cost et d’envahir les linéaires avec ses trop nombreuses publications ! Il fallait le mettre au pilori, ce Truskolaski, sous prétexte de se pencher sur le sort peu enviable de petites secrétaires sans le sou exploitées par cet horrible « esclavagiste ». Ce qui m’avait surprise à l’époque (et je n’ai toujours pas compris), c’est qu’un magazine féministe se permette ainsi d’afficher son mépris pour des rédactrices dont le seul crime était d’avoir choisi une activité qui semblait leur convenir (et leur convient toujours, d’ailleurs).
« CAUSETTE, REVIENS ! »
Bon, je vous épargne l’épisode Bridget dont j’ai longuement parlé. Grâce à l’acharnement du directeur de Causette, le magazine n’a pas survécu : merci qui ? Merci Grégory ! Par contre, ce génie de la stratégie a réussi l’exploit de créer, entre les rédactrices qui avaient conçu et écrit le défunt magazine, mais aussi celles qui n’avaient pas participé à cette aventure, un sentiment de solidarité durable. Ah, le pauvre ! Pas très doué pour la mise à mort, on dirait ! Enfin, celle des autres !
Parce que, quand il s’agit de son propre magazine, le patron de Causette s’y prend assez bien pour l’occire de la plus belle des manières ! Entre les articles de mauvais goût et les problèmes de ressources humaines, le big boss a vraiment tout fait pour que ça ne marche pas ! D’abord, il y a eu ce conflit qui a duré trop longtemps et pendant lequel les langues se sont déliées : eh oui, les journalistes étaient accusées de pondre de la « merde », les pauvres faisaient du burn out… Et, pour finir, de la rébellion heureusement. Ça s’est soldé par l’annulation de deux numéros et six ruptures conventionnelles de contrats. Qui dit mieux ? Évidemment, ça a mis du plomb dans l’aile de la pauvre Causette.
Ah, et puis, cerise sur le gâteau, le cabinet comptable serait responsable des problèmes financiers du titre ! Non, mais franchement, c’est pas de bol, c’est toujours de la faute des autres ! Rendez-vous compte, il y avait « de très grosses erreurs comptables » selon Grégory Lassus-Debat ! Et le pauvre ne s’est rendu compte de rien, quel dommage ! « On perdait de l’argent sans le savoir », a-t-il expliqué. 600 000 euros de pertes en 2014 ! Pour ne pas le savoir, il fallait être au moins un peu négligent, non ? Du coup, pour geler les dettes, il n’y a plus qu’une solution : le redressement judiciaire ! Enfin, il paraît qu’il ne devrait y avoir aucun licenciement. Ouf, nous voilà rassurés, il y a eu assez de départs comme ça !
Franchement, le patron de Causette devrait peut-être réfléchir un peu à ses responsabilités au lieu de s’en prendre tout le temps aux autres : patron de presse, autres magazines, journalistes, cabinet comptable… Et ce sera quoi la prochaine fois ?
Causette, nous on l’aime bien, et on lui souhaite longue vie, avec ou sans son actuel directeur. Plutôt sans, peut-être !